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Johannes Scherer (1664- 1722) de Butzbach est certainement le plus grand facteur d'instruments à vent de la première moitié du XVIIIe siècle. Il est, en quelque sorte, le Stradivarius, dont il était d’ailleurs le contemporain (Antonio Stradivari 1644-1737), pour la fabrication des flûtes.
Il existe
600 violons de Stradivarius pour seulement à peu près une cinquantaine de
flûtes des Scherer (père et
fils).
Les
Scherer n'ayant fabriqué presque exclusivement que des flûtes en ivoire,
la marque Scherer reste de nos jours encore assez méconnue.
En 1975, Frans Brüggen réalisa une intégrale des sonates de Bach avec Gustav Leonhardt au clavecin pour la firme Séon avec une flûte en ivoire fabriquée par Georg Heinrich Scherer (circa 1750).
Plus tard,
il vendit cet instrument au flûtiste Masahiro Arita, qui
réalisa lui aussi, avec cette flûte, un enregistrement de plusieurs des sonates
de J.S Bach (C.D Denon).
Ces deux
enregistrements, avec la même flûte Scherer sont certainement les plus
belles versions jamais réalisées des sonates pour flûte de J.S. Bach.
En
écoutant attentivement la sonorité de la flûte en ivoire de Brüggen et d'Arita, et en comparant ces versions avec
celles qui furent réalisées avec une flûte en bois, on est frappé par
l'extraordinaire richesse de timbre qui va largement en faveur de la flûte en
ivoire.
En France,
Claire Soubeyran réalise de belles copies de ce grand
facteur et Roderick Cameron a fabriqué une magnifique copie en
ivoire (d'après la flûte de la fondation Nicholas Schackelton) pour Lisa
Beznosiuk, que celle-ci a
jouée récemment, lors de la Convention "L' héritage de Paul Taffanel"
en novembre 2012.
Cameron
réalise également des copies de flûtes Scherer en ébène notamment pour Rachel Brown qui a
enregistré les douze fantaisies de Telemann.
De nos jours, le modèle de flûte de Jakob Denner (1681-1735) est beaucoup plus connu et copié par bon nombre de facteurs comtemporains, en grande partie grâce à la redécouverte dans les années 90 d'une flûte en buis de Denner, retrouvée dans une vieille maison des environs de Nuremberg, et qui a été confiée par la Kunst und Kultur Fondation de Rhénanie du Nord-Westphalie au flûtiste Konrad Hünteler. On ne connait qu'une seule flûte de Johann Heinrich Eichentopf ( 1686-1749), facteur d'instrument à vent à Leipzig, qui vendit des hautbois à Johann- Sebastian Bach.
Lequel de ces trois facteurs d'instruments à vent a fabriqué la première flûte traversière en quatre parties en Allemagne? Scherer, Denner ou Eichentopf ?
La question reste pour l'instant sans réponse.
En
revanche, on sait que tous les trois ont fabriqué des flûtes en ivoire.
Barthold
Kuijken, qui a examiné
et joué la flûte Scherer de la fondation Nicholas Schackelton de Cambridge
a écrit : « Ce n'est pas simplement un magnifique instrument à jouer,
mais sans doute la plus ancienne de toutes les flûtes de Scherer que j'ai vue, et l'une des plus anciennes flûtes de facture
allemande encore existantes ».
Estampilles Scherer Père et
Fils
Philipp T Young, à examiné 46 instruments à vent des Scherer, père et fils. 33 flûtes en ut dont 31 en ivoire.
Phillipp Young est persuadé que les cinq flûtes frappés du chiffre 1 au dessus de la marque Scherer serait de Johannes Scherer et d'avant 1722.
"Son fils , Georg Heinrich, pourrait avoir utilisé le 2 durant les quelques dernières années de vie de son père, pour abandonner cette distinction peu après son décès.
Flûte Johannes Scherer
Flûte de Johannes Scherer Flûte de G.H Scherer
Estampille I Scherer, lion dressé Collection Dayton Miller n°330 |
Estampille 2 Scherer, lion dressé Collection Nicholas Schackelton |
Flûte de Georg Heinrich Scherer
Estampille Scherer, fleur de lys Collection Dayton Miller n°400 |
FLÛTE JOHANNES SCHERER DE LA COLLECTION MARC ZUILI |
FLÛTE GEORG HEINRICH SCHERER n° 400 DE LA COLLECTION DAYTON MILLER |
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FLÛTE G. H SCHERER, MUSÉE VLEESHUIS, ANTWERPEN |
FLÛTE JOHANNES SCHERER n°330 DE LA COLLECTION DAYTON MILLER |
FLÛTE GEORG HEINRICH SCHERER DE LA COLLECTION SCHACKELTON |
FLÛTE GEORG HEINRICH SCHERER DU MUSÉEE L'UNIVERSITÉ DU SUD DAKOTA |
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