C’est une flûte en buis à six clefs (sib – sol# - fa court – ré# - do# et do grave).
Une autre flûte à six clefs (ca 1755) de John Just Schuchart est conservée à Cambridge.
En 1785, à Londres, Richard Potter fait breveter plusieurs innovations.
La tête de la flûte est doublée par un tube en laiton, qui s'emboîte avec un barillet d'accord.
L’autre invention majeure de Potter est la fabrication de valves en métal (pewter-plug) à l’extrémité des clefs qui remplacent les tampons en peau. Cette invention sera conservée jusqu’ aux environs des années 1870, notamment par les facteurs viennois Stephan Koch et Johann-Joseph Ziegler.
D’autres fabricants londoniens comme Cahusac, Milhouse,Clementi,Goulding etc... vont adopter à la fin du 18ème siècle les innovations de Richard Potter, et copier intégralement ses modèles.
En France, François Devienne, premier professeur de flûte au conservatoire de Paris désapprouve les clefs de do# et do grave, qu’il juge nuisible à la sonorité naturelle de la flûte. En revanche, Devienne tolère les autres clefs, mais à condition qu’elles ne soient utilisées que pour les mouvements lents.
Extrait de la préface de la méthode de François Devienne:
"quant aux flutes dites à l'Anglaise où l'on ajoute à la patte deux clefs dont l'une pour l'ut dièze et l'autre pour l'ut naturel en bas, je la désapprouve hautement.
Ces deux tons sont hors de la nature de cette instrument; n'ont et ne peuvent avoir de consistance et nuisent absolument au reste. Je pourrais même dire que peu de personne ne s'en servent qu'a cause de leur originalité: ma preuve est que les Maîtres connue n'en font point d'usage".
Il ne s'en suit cependant pas de là que je veuille blâmer les petites clefs que des recherches justes ont fait ajouter à la flûte ordinaire pour remédier aux sons bouchés qui se trouvent dans le bas, tels que le sol dièze ou la bémol et le si bémol ou la dièze, elles sont d'une grande nécessité dans les morceaux lent et surtout quand les notes ci dessus désignées sont soutenues, quoique je ne m'en serve point, je les approuve, mais dans ce cas seulement car pour les traits elles deviennent inutiles et ne servent qu'a ajouter à la difficulté..."
Il faudra attendre le milieu du 19ème siècle pour que la patte d’ut s’impose en France avec Godfroy, Tulou et Nonon.
En Allemagne jusqu'en 1780, on utilise des flûtes à une clef ou à deux clefs.
A partir de 1805, Heinrich Grenser , Friedrich Boie, Friedrich Gabriel August Kirst ainsi que d’autres facteurs allemands fabriquent des flûtes à huit clefs, un modèle de flûte qui devient un standard.
A Vienne, en 1810 Stephan Koch propose des flûtes à onze clefs avec le si grave.